She said: I’m with stupid. • LIBRE

She said: I’m with stupid.

Impossible d'être plus sur les nerfs que moi à ce moment là ! Cela faisait.. genre une éternité que j'étais ici et c'était totalement IN-VI-VA-BLE ! J'étais entourée de débiles et de crétins qui semblaient apprécier leur triste sort et être totalement émerveillés par la nature. Pitoyable. Bon sang, j'aurais dû passer l'été sur un yacht de luxe et faire une belle croisière avec des gens qui savent ce qu'est un sac Prada et à la place de quoi je devais aller dans la forêt pour faire je-ne-sais-quoi. L'horreur, y'a pas d'autres mots pour décrire la situation !
Et tout empira encore plus quand mon talon s'enfonça dans un espèce de trou et se cassa. N'étant pas une pro de l'équilibre, je tombai sur les fesses, salissant ainsi mon jean hors de prix. Génial, vraiment super ! Maintenant, j'avais un talon cassé, un pantalon plein de terre et un énervement qui ne fallait pas plus provoquer si personne ne souhaitait me voir crier et péter un câble. « Merde, Merde, Merde, Merde, MERDE ! » m'exclamai-je pour moi-même en récupérant mon talon brisé et en me relevant. Bien entendu, tout était là pour empirer ma journée et je me cognai dans... un arbre. Il s'était déplacé juste à côté de moi celui là, c'est ça ?! « Et putain de merde ! » grognai-je alors en portant ma main à mon front. Si quelqu'un osait rire en me voyant galérer, il était clair que j'allais très certainement baffer cette personne. Ce n'était pas le moment de me parler !

signature par Banana

C'était dégueulasse, tout ça à cause d'un nombre trop illégale entre les groupes, qu'un seul animateur ne pouvait pas surveiller trop de gosses à lui tout seul, mon meilleur ami et moi avions été séparé. Le pire c'est que maintenant, on m'obligeait à aller marcher dans la forêt. Qu'est-ce qu'on pouvait bien y faire ? Elles se ressemblaient toute, ils n'allaient quand même pas nous faire une visite guidée en nous présentant les différents type d'arbres ? Je traînais, restant le plus à l'arrière possible. Mon but étant de ralentir tout le monde, que l'animateur en ai tellement marre de moi qu'il finisse par me jeter ailleurs. Je regardai les gens devant moi, il y avait vraiment des cas. Comme cette jeune fille qui osait sortir ici avec des talons aiguilles, certains ne pouvaient décidément pas se passer d'urbanisation pendant même une petite journée. Elle allait galérer avec de telles chaussures, peut-être serait-elle ma distraction ? Il en faut peu pour être heureux comme on dit. Nous avancions tranquillement, lorsque la gosse de riche cassa son talon qui s'était enfoncé dans la terre. Il fallait s'en douter, elle avait sûrement eut de la chance de ne pas s'être cassée la cheville. Si au moins elle avait pu se rendre utile, ainsi nous serions rentrer au camp pour la bichonner et tout le monde y trouvait son compte. Puis voulant sortir son talon de la terre, elle tomba en arrière, sur les fesses. Il n'y avait rien de drôle en soit, mais le fait qu'elle soit énervée pour si peu me faisait pouffer. Et comme pour parfaire cette après-midi, elle se cogna contre l'arbre juste côté, elle était bigleuse ou quoi ?

« C'est que nous avons notre lot de gourde » dis-je dans un rire. Ouais, j'aimais la provocation, surtout envers les petites princesses dans son genre.

J'étais en train de me relever, après m'avoir pris ce foutu arbre en pleine figure, quand une espèce de pétasse se moqua ouvertement de moi. Okay, là c'était trop. Elle aurait sûrement mieux fait de continuer d'avancer plutôt que de venir me provoquer à ce moment là. Sérieusement, elle se prenait pour qui, celle là ?!
Je me relevai donc en soupirant avec un sourire qui voulait en dire des choses : "va te faire foutre", "j'en ai marre", "que c'est drôle qu'elle vienne me parler, à moi !" et enfin "ma pauvre, tu vas le regretter !". Cette pauvre fille ne devait apparemment pas me connaitre. « Tu veux un bon conseil, chérie ? Ferme ta gueule et fais en sorte que toi et ton énorme cul ne soient plus dans mon champ de vision. » J'essayai ensuite d'essuyer mon pantalon pour enlever les traces de terre qui se trouvaient dessus. Cette forêt a décidément trop d'arbres et trop de terre. Qui peut avoir envie de venir dans une forêt quand on sait tout ce que la ville nous apporte, de toute façon ?! C'était du grand n'importe quoi ! J'allais avoir besoin de quelqu'un sur qui me défouler pendant tout l'été, ça allait être affreux. Bon sang, ma vie me manque !
Je reportais alors mon attention sur l'idiote qui avait cru bon de me parler et lui lançai un regard noir. J'enlevai ensuite ma deuxième chaussure et pétai le talon contre un arbre. Au moins, je n'aurais pas quinze centimètres de trop d'un côté. En entendant le bruit que j'avais fait en dégommant mon talon, les autres s'étaient retournés vers moi. « C'était des Gucci qui m'ont couté plus cher que votre garde-robe entière ! Et c'était aussi l'une de mes paires préférées ! » m'expliquai-je en criant, en direction des yeux globuleux qui m'avaient vu taper contre l'arbre. Et si ils me sortaient que je ne devais pas faire ça aux arbres, il était certain que j'allais péter un câble !

Cette fille croyait qu'avoir de l'argent ici pouvait lui apporter quelque chose, j'étais certaine qu'elle était le genre de personne qui ne pensait qu'à son confort, qui aurait été capable de faire déplacer sa maison si ça avait été possible. Elle se releva en me lançant un regard noir et un espèce de sourire bizarre, si elle croyait qu'elle pouvait me faire peur... « Tu veux un bon conseil, chérie ? Ferme ta gueule et fais en sorte que toi et ton énorme cul ne soient plus dans mon champ de vision. », dit-elle. J'arquais un sourcil, un petit sourire en coin. Evidemment, elle m'attaquait. Mademoiselle ne supportait pas les petites moqueries. « Je me disais bien, qu'une fille qui porte des talons de 15cm en pleine forêt et qui se cogne contre un arbre juste en face de sa tronche, ne pouvait pas sortir une phrase avec ne serait-ce qu'un brin d'intelligence. ». Je lui aurais bien fait un doigt seulement l'animateur était encore entrain de la regarder, je crois que tout le monde se retenait de rire. La miss essuya son petit cul plein de terre tout en pestant. Je me retournai pour continuer à marcher, vu que les autres reprenaient la route aussi. C'était presque comme si rien ne venait de se passer, ouais presque... Il fallait bien évidemment que miss-j'ai-besoin-de-lunettes-et-de-basket fasse encore des siennes. Elle enleva sa deuxième chaussure pour massacrer son talon contre un arbre, elle pouvait pas marcher pieds nus plutôt que nous faire chier ? Une fois encore tout le monde s'arrêta pour elle, elle se prenait pour une princesse ou quoi ? J'en avais déjà assez de cette balade, alors si en plus elle nous retardait... « C'était des Gucci qui m'ont couté plus cher que votre garde-robe entière ! Et c'était aussi l'une de mes paires préférées ! ». Ouais, il fallait de tout pour faire un monde. On avait surtout besoin d'imbéciles pour se sentir intelligent. Mademoiselle débile cogna encore contre l'arbre jusqu'à ce qu'enfin le talon cède. Elle remit ses chaussures et ça faisait vraiment trop con, mais au moins elle allait pouvoir la fermer et on allait enfin avancer. « La Princesse est prête à partir c'est bon ? Désolé, on a oublié ta calèche, une prochaine fois peut-être... »

Cette fille n'avait visiblement rien compris au principe du "me foutre la paix sous peine de s'en prendre une" puisqu'elle continuait à me parler et à m'insulter de débile. « Et ma main sur ta jolie joue, chérie, tu crois que ça serait intelligent ? Parce que, honnêtement, je le sens bien ! » lui dis-je alors en haussant un sourcil avec un ton qui se voulait presque gentil !
Je m'étais stoppée pendant quelques secondes, juste pour l'observer et j'en ai vite déduis que c'est le genre de pauvre fille qui fait sa cricrise d'adolescence parce qu'elle n'est aimé de personne.. Ouais, ça colle plutôt bien. Oh, pauvre chérie, son petit cœur lui fait du mal ! Pff, elle n'en vaut même pas la peine.

J'avais donc pété mon talon ( ça fait mal de faire ce genre de choses à des chaussures aussi belles ) et je l'avais remis à mon pied. Bon, c'était pas le top du confort mais c'était déjà ça. Je n'allais pas marcher pied nus dans une forêt aussi boueuse !
Je levai les yeux au ciel, exaspérée, quand elle recommença à me parler. Elle ne commençait pas l'expression "lâcher l'affaire" visiblement. « Figures-toi que, non, je ne suis pas prête à repartir ! Je pars dans l'autre sens et je rentre au camp, idéalement, je rentre chez moi, dans ma belle et grande maison pour ensuite aller sur un yacht de luxe tout comme j'aurais dû le faire au lieu de venir ici ! Salut ! » déclarai-je alors en repartant vers le camp... C'était l'horreur d'être ici, y'a pas d'autres mots, c'est l'horreur, tout simplement ! Et l'animateur pouvait dire ce qu'il voulait, il n'allait très certainement pas réussir à m'arrêter, moi, Neevaeh Kelsie Northwood !