when I try to shut my mouth, they come out anyway ▪ Hell&Kyky

© drumming noise
KYLIANN & HELIANNA

« Ou est-ce que tu vas ? »
« J'reviendrais, t'en fais pas. » répondis-je simplement.

La fin de l'après-midi s'annonçait, les animateurs avaient fini leur discours sur la vie au sein du camp. À peine nous avaient-ils laissé un peu de liberté que j'avais cherché à m'isoler. Jerson qui était bien plus sociable que moi commençait à s'intégrer alors que comme d'habitude je « jouais ma rebelle » comme il le disait. Je n'aimais pas les gens en général, pourquoi faire des efforts ? Je marchai en direction de la cascade, espérant y être seule. Le soleil ne tapait plus aussi fort qu'en début d'après-midi, personnes ne voudraient se baigner à cette heure-ci. J'étais déjà venue dans une colonie quelque peu semblable il y a plusieurs mois de ça, lorsque je m'étais battu pour mon meilleur ami. Lorsqu'Oliver m'avait viré à coup de pied aux fesses pour avoir envoyé un mec à l'hôpital. Au moins cette fois-là il y avait une raison valable, au moins je défendais quelque chose. Je soupirai, repensant aux têtes que j'avais vu. À ce visage que j'aurais préféré ne jamais revoir, pourquoi était-il là ? C'était en partie pour ça que je m'éloignais, parce que je me posais trop de question. Qu'est-ce que ça pouvait me faire qu'il soit ici ? Et qu'il ait une fille dans ses bras – magnifique qui plus est. Ouais, je n'en avais cure, tout ce que ce mec savait faire c'était vous donner une illusion de confiance pour ensuite vous détruire. Je repensais à la dernière fois, qu'est-ce qui m'avais pris de l'embrasser ? J'étais faible, ouais, il avait voulu me faire croire que je pouvais me confier à lui sur ma vie, j'avais cru un instant qu'on pourrait devenir ami malgré nos disputes. J'étais vraiment idiote, il ne cherchait qu'à briser les coeurs. Se sentait-il plus fort ? C'était minable d'abandonner les personnes dans leur faiblesse, les faisant se sentir comme des merdes. Rien que de penser à lui me mettait en colère, mes poings me démangeaient. Ca faisait bien longtemps que je n'avais pas eu une telle envie de cogner. J'arrivais à la cascade, comme prévu il n'y avait personne. Je soupirai de soulagement et m'avançai au bord de l'eau. J'enlevai mes converses et remontai mon jean pour tremper mes pieds dedans. C'était bon, rafraîchissant. J'avais envie de me baigner entièrement seulement je savais que je ressortirais gelé, j'étais du genre frileuse. Je fermais les yeux, m'allongeant sur le dos, contre la terre, mes bras croisés derrière la tête. J'étais tranquille, incarnant la décontraction, je me vidais la tête. Je ne saurais dire combien de temps je restais ainsi, des bruits de pas me sortir de mes songes. Je me levai, souhaitant découvrir qui venait me déranger. Après tout, il y avait des tas d'autres endroits ici, alors pourquoi ne pas dégager ?
C'était lui, il était là devant moi, le visage impassible. J'aurais voulu réagir, me lever et partir comme il l'avait toujours fait. J'en étais incapable.

« Ca alors ! Toi ici ? Tu dois m'aimer plus que je ne le croyais alors... »

Je n'avais plus que ça, les mots pour me défendre.

Il me manquait quelque chose, indubitablement. Peut-être était-ce l'affection que je ressentais lorsque je prenais quelqu'un dans mes bras, que je passais ma main dans ses cheveux et que je l'embrassais, peut-être n'avais-je pas assez passé de temps avec ma chère Milena. Elle se montrait assez insistante dans un sens où je ne pouvais la satisfaire, non pas que je n'aie pas les capacités requises, mais tout simplement parce qu'il y avait un blocage. Mais par quoi était provoqué ce blocage ? Toujours la même. Celle qui me faisait m'éloigner de ma meilleure amie, celle qui avait radicalement changé ma vie avec ses poings et ses phrases bien envoyées, celle qui d'un regard m'avait surement charmé et me menait à sa botte. Helianna. Pourtant, elle n'était pas mon genre de filles, loin de là, en fait .. C'était peut-être parce qu'elle était quelqu'un que je ne connaissais pas, même si elle s'était confiée à moi, et quelqu'un qui ne demandait qu'à être découverte qu'elle m'attirait tellement. Je ne me disais pas amoureux d'elle, en aucune sorte, je ne savais simplement pas décrire ma relation avec elle. Et je savais qu'elle était là, à Bug Juice, mais je n'avais pas encore eu l'occasion de lui parler. Surement parce que j'étais un lâche et que je n'avais pas trouvé des raisons suffisantes pour aller lui courir après, ou peut-être à cause d'autres choses. Le fait peut-être que j'avais l'impression de trahir Milena en allant parler à Helianna, ce qui était une chose absurde .. vraiment ? N'était-ce pas étrange, cette sensation que j'avais lorsque j'étais en présence de la brune sauvageonne, par rapport à la manière dont je me sentais quand j'étais avec ma douce petite amie ? Ce n'était pas la même chose. Je soupirais, et me retournais dans mon lit, puisque j'étais encore une fois dans le dortoir des garçons et que je n'en étais sorti que le jour précédent pour aller voir Prudence, qui m'avait presque convaincue d'abandonner mes pensées à propos d'Helianna. C'était facile à dire, plus difficile à faire. Je me levais finalement et faisais les cent pas alors que des petits ricanements se firent entendre près de la porte. J'allais voir de quoi il s'agissait et trouvais des filles qui voulaient s'incruster en douce pour venir me voir, et leur disait gentiment de regagner leur propre dortoir. J'avais plutôt la cote en matière de filles et elles connaissaient déjà tous mon nom alors que nous n'étions arrivés que depuis quelques jours. Certaines avaient essayé de me draguer mais je les avais gentiment repoussé, comme je pouvais, en leur disant que mon coeur était déjà pris. Oui, mais était-il déchiré en plusieurs pièces ? Tiraillé dans tous les sens ? Où est-ce qu'il se dirigeait vers une seule personne et une seule uniquement ? Là était la question. Je décidais de me changer les idées en faisant un tour dehors, et me retrouvais rapidement à errer au hasard dans le camp. J'entendis de l'eau et me raidis, avant de décider d'aller vers la source du bruit pour voir ce qu'il y avait. L'eau n'allait pas m'avaler .. hein ? Et j'arrivais finalement à la cascade. Si je tombais dans l'eau, j'étais sur de me noyer. Et j'étais tellement acaparé par cette idée que j'en oubliais la personne qui se tenait les pieds dans l'eau et qui se leva rapidement en m'apercevant. Ce n'est qu'en entendant sa voix que je me retournais, le visage impassible.

« Ca alors ! Toi ici ? Tu dois m'aimer plus que je ne le croyais alors... »

« Absolument, je suis un stalker et je n'ai que ça à faire de te suivre pour te retrouver .. »

Je poussais un soupir et m'approchais d'elle.

« Alors comme ça tu te retrouves à Bug Juice ? Pour tout te dire ça ne m'étonne pas, avec ton attitude de sauvageonne. »

C'était bizarre de le retrouver là tout de même, j'avais pensé que je ne le reverrais plus. Il avait l'air de s'être calmé depuis que je le connaissais, même si je n'avais su les raisons. De toute façon, que savais-je de lui ? Très peu de choses. D'habitude je me fou complètement de connaître les gens autour de moi, pourtant avec lui c'était différent. Je voulais savoir. Je savais que j'aurais pu passé une nuit entière, comme il m'arrivait de faire avec mon meilleur ami, s'il voulait se confier. Moi qui n'étais que très rarement à l'écoute des autres, je trouvais cette réaction bizarre. Le pire, c'est que je n'aurais pas eu besoin d'effort pour ça. Lui et moi ne faisions que nous disputer dès que l'on se croisait, personnellement j'avais mes raisons. Et j'en avais davantage ce jour là, je ne le haïssais pas, je ne l'aimais pas non plus, c'était bien plus profond.

« Absolument, je suis un stalker et je n'ai que ça à faire de te suivre pour te retrouver .. »

« Eh bien tu me vois heureuse, Kyliann, de savoir que malgré toutes les filles qui te courent après tu me consacre un peu de ton temps. Vraiment, je suis touchée. »

Je soupirai, comme ces idiotes de filles dans les films qui s'amourachaient du mec inaccessible, pour appuyer mes dires. Je me rallongeai sur la terre fraîche alors qu'il se rapprochai, j'aurai préféré qu'il reste loin. J'avais tendance à dire trop de connerie en sa présence, j'avais tendance à trop me révéler aussi. Et ça me faisait chier.

« Alors comme ça tu te retrouves à Bug Juice ? Pour tout te dire ça ne m'étonne pas, avec ton attitude de sauvageonne. »

Je mordis ma langue, et serrai mes poing. Pour qui se prenait-il ? « Ca ne m'étonne pas », parce qu'il croyait me connaître par coeur en plus ? Décidément, les colonies ne me réussissaient pas, lorsque je commençai à me calmer il fallait que quelque chose ou quelqu'un fasse ressurgir mes folles envies de bagarre.

« Sauvageonne ? Une fille qui sait se défendre est ainsi qualifiée de nos jours ? Ah non, tu comptes sûrement dans ton addition "fille qui se bat et tue ses parents" ? »

Je me mis en tailleur, un sourire s'étirant ses mes lèvres alors qu'enfaite je me faisais du mal toute seule. J'avais réussi plus ou moins à ne plus avoir les larmes aux yeux rien qu'en pensant à mes parents, surtout en présence de quelqu'un et pour tout dire j'en remerciai Kyliann d'une certaine manière. Au moins, je savais qu'à l'avenir, je ne ferais jamais plus confiance à un beau parleur dans son genre, que je ne ferais plus confiance à personne du tout sauf à ma famille. N'était-ce pas mon état d'esprit la dernière fois ? Si, bien sûr que si. Seulement, lui, savait manipuler les personnes, et je m'étais laissé bêtement faire.

« Peut-être accepterais-tu de t'assoir à côté d'une sauvageonne ? Sauf si tu crains pour ta vie, évidemment, ou pour ta réputation... »

Je ne le considérais pas comme quelqu'un de superficiel, pourtant j'étais pratiquement certaine qu'à ses yeux, une bonne réputation valait tout. Parce qu'après tout, lorsque nous étions en groupe, il pouvait se montrer plutôt sympathique envers les autres. Avec sa belle gueule, il savait se mettre n'importe qui dans la poche. Un large sourire s'étendit sur mes lèvres, rien que le fait que j'ai pu pensé qu'il ai une belle gueule me donnait envie de rire. Je me mordis la lèvre inférieure. Certes, il était loin d'être déplaisant à regarder, mais un joli minois ne faisait pas tout dans la vie. Je ne savais pas ce qu'il y avait au fond de Kyliann, mais il m'arrivait parfois de penser qu'il n'y avait simplement rien du tout.

Malgré tout ce que j'aurais pu dire, j'aimais la voir. J'aimais voir ses cheveux bruns à leur désavantage à cause du manque de soin qu'elle leur prodiguait, j'aimais voir ses yeux verts vifs et ce qu'ils dégageaient. J'aurais pu rester des heures à rester plongée dans son regard si seulement l'occasion se présentait. Mais je savais que j'avais tout gâché, en fuyant alors qu'elle m'embrassait ainsi, et je ne savais plus ce qu'elle ressentait pour moi à présent. Était-ce seulement important ? Ne devrais-je pas m'en ficher totalement, comme mon attitude semblait vouloir le démontrer ? Surement. Mais je n'y arrivais pas, elle revenait toujours dans mon esprit, alors que j'embrassais Milena ou que je parlais à Prudence. Je ne me qualifierais pas de fou amoureux d'elle, non, je me qualifierais tout simplement de fou, fou de pouvoir croire qu'elle avait encore un peu d'intérêt dans ma personne et fou d'imaginer qu'elle ne me rejetterait pas simplement à cause de mes phrases acerbes.

« Eh bien tu me vois heureuse, Kyliann, de savoir que malgré toutes les filles qui te courent après tu me consacre un peu de ton temps. Vraiment, je suis touchée. »

Elle soupira, et cela m'octroya un sourire. L'ironie était son fort, comme la déclamation était le mien. J'étais habile dans mes paroles et ne perdais jamais mes moyens, sauf en présence de personnes spéciales, comme elle. Nous avions eu de grandes discussions tout de même, quand j'y réfléchissais, et je ne me sentais néanmoins aucunement coupable de m'être dérobé de cette façon à elle lorsqu'elle s'était rapprochée de moi. N'était-elle pas celle qui se moquait ?

« Et moi je suis touché que tu penses que j'ai autant de succès. Si tu veux mon avis, je préfèrerais nettement être moins attire-nunuche pour pouvoir être un peu tranquille deux secondes. »

C'était vrai que beaucoup de filles me prenaient pour le mâle de la colonie et je m'en trouvais à la fois extrêmement gêné et extrêmement flatté. Je n'étais pas si orgueilleux que ça, je ne me trouvais pas beau avec ma face aussi plate qu'une semelle de chaussure et encore moins attirant avec mon corps qui manquait franchement de musculature, mais apparemment, ce n'était pas l'avis de tout le monde.

« Sauvageonne ? Une fille qui sait se défendre est ainsi qualifiée de nos jours ? Ah non, tu comptes sûrement dans ton addition "fille qui se bat et tue ses parents" ? »

Elle souriait et je la regardais d'un air froid. Je détestais qu'elle soit aussi dure envers elle même, même si je ne la remerciais pas du tout de s'être moqué de moi et que je ne l'appréciais pas plus qu'auparavant, et je lui avais expliqué clairement et dans une grande tirade que ce n'était pas de sa faute si ses parents étaient morts. J'avais toujours mes deux parents et ne savais absolument pas ce que cela faisait d'avoir une mort sur la conscience, néanmoins, je savais qu'elle n'avait pas le droit de porter ce lourd fardeau toute sa vie. En fait, elle avait décidé de le porter. Peut-être qu'elle aimait jouer le martyr.

« Mais quand vas-tu enfin arrêter de te focaliser sur ceci ? Tu aimes jouer les Caliméro ? Je t'ai déjà maintes fois dit que tu n'avais pas tué tes parents … Mais j'ai peut-être oublié que ma parole ne vaut rien à tes yeux. »

C'était vrai, je n'étais rien pour elle à présent. Je pensais être quelque chose parce qu'elle était quelque chose pour moi, mais peut-être que je me trompais totalement. Surement que je me trompais totalement.

« Peut-être accepterais-tu de t'assoir à côté d'une sauvageonne ? Sauf si tu crains pour ta vie, évidemment, ou pour ta réputation... »

Je restais imperturbable mais j'étais tout de même surpris par l'invitation de ma chère Helianna. Ainsi, elle voulait profiter de ma compagnie ? Ni une ni deux, je m'asseyais à ses côtés en poussant un soupir qui se voulait exaspérant.

« Je n'ai pas de réputation, que cela soit clair. Et je ne vois pas pourquoi être en ta compagnie pourrait y nuire, pourquoi cherches-tu sans cesse à te rabaisser ? Pour qu'on te plaigne ? C'est légèrement pitoyable. »

Au fond je m'étais persuadée qu'avec une fille à ses côtés Kyliann changerait. Apparemment non, peut-être se trouvait-il trop parfait pour osé penser qu'il y avait quelque chose à changer chez lui ? Je me souvenais avoir voulu connaître ses pensées lors de notre première colonie ensemble, j'étais certaine de n'y trouver que critique. Pourtant je souhaitais savoir ce qu'il pensait de moi, c'était absurde, comme s'il pouvait avoir ne serait-ce qu'une pensée positive envers moi. Pour lui je n'étais que la « sauvageonne » qui aime jouer les martyrs, cette fille asociale qui reste dans son coin. Je n'étais pas sauvage, ni ne jouais les pauvres petites filles. J'étais simplement réaliste. Il ne savait pas, alors il ne pouvait pas se permettre de me juger. Et j'étais sûre qu'il ne se gênait pas pour le faire. Alors pourquoi ? Pourquoi s'il m'agaçait tant, me sortait par les yeux je n'arrivais pas à le laisser ? Pourquoi n'arrivais-je pas à partir simplement et lui dire « Adieu, ne m'adresse plus jamais la parole » ? Au fond, je devais être maso. Ses paroles me faisaient mal, ses regards noirs et je restais là à répliquer, comme l'imbécile que j'étais.

« Et moi je suis touché que tu penses que j'ai autant de succès. Si tu veux mon avis, je préfèrerais nettement être moins attire-nunuche pour pouvoir être un peu tranquille deux secondes. »

Je secouai le visage, il se plaignait toujours. La plupart des mecs seraient heureux d'avoir la majorité des filles qui craquent sur eux, lui trouvait toujours le moyen de se faire passer pour la victime. Décidément, nous étions bien associés, moi la coupable, lui la victime.

« Tu devrais les attachés à leur lit, je suis sûre qu'elles adoreraient. »

Je fis un petit sourire en coin avant de me reconcentrer sur la cascade. Au moins, lorsque je ne le regardais pas, j'avais un semblent de cerveau, qui semblait totalement s'endormir pour me laisser dire des conneries lorsqu'il était là. Parfois je me demandais s'il se doutait de ce que je devenais lorsqu'il me parlait. À vrai dire, je me demandais moi-même ce que j'étais... Et ça me rassurait, si moi je ne savais pas, lui ne pouvait pas voir que je n'étais pas tout à fait moi-même. Il ne m'avait connu que comme ça, il ne pouvait pas savoir. Cependant, il n'avait jamais fait d'effort, alors que je lui avais déjà, et à plusieurs reprises, fait comprendre que moi j'étais prête à le connaître. Ce n'était que des sous-entendu, mais même un crétin aurait compris. Il me fit un regard noir lorsque je lui relançai l'affaire de mes parents. Je n'ai jamais su pourquoi ça le dérangeait, c'était mon problème pas le sien. Il aurait dû s'en foutre, comme tout ce qui me concernait d'ailleurs. N'était-ce donc que cette histoire qui me donnait un petit bout d'intérêt à ses yeux ? Ca aurait vraiment été trop minable. Parce que lui avait encore sa famille, il voulait savoir dans la bouche d'une autre ce que c'était de ne plus en avoir, ou presque ?

« Mais quand vas-tu enfin arrêter de te focaliser sur ceci ? Tu aimes jouer les Caliméro ? Je t'ai déjà maintes fois dit que tu n'avais pas tué tes parents … Mais j'ai peut-être oublié que ma parole ne vaut rien à tes yeux. »

Je le regardai étonnée, l'envie de le gifler était plus que présente. Je savais que ça se finirait comme ceci s'il continuait à me parler de cette manière. Il m'énervait.

« Désolé Kyliann, tu ne me l'as dit qu'une seule fois. C'était juste avant que tu ne te casses pour m'ignorer pendant tout le restant du séjour. »

Je me mordais la langue. Je n'avais pu retenir mes pensées, mais peut-être qu'il le méritait aussi. Il me mettait tout les tords sur le dos, avait-il déjà oublié que c'était lui qui était parti précipitamment ? S'il fallait que je lui rafraîchisse la mémoire, alors j'allais le faire.

« Et arrête avec tes suppositions, tu ne sais pas lire en moi. Et ça ne sert à rien d'essayer. »

Il n'était pas rien pour moi, mais était-il réellement quelque chose ? Quoi alors ? Je n'étais pas amoureuse de lui, c'était une évidence... Mais de toute façon, c'était quoi l'amour ? Sûrement pas ces niaiseries de film et livre à l'eau de rose. Dans la vie on avait des meilleurs amis, des amis et des amants. Alors ça ne pouvait être qu'une amitié améliorée, et Kyliann et moi étions très loin d'être ami. Il s'assit à mes côtés, poussant un soupir d'exaspération à fendre l'âme. Si ça lui faisait si peu plaisir, il n'avait qu'à repartir.

« Je n'ai pas de réputation, que cela soit clair. Et je ne vois pas pourquoi être en ta compagnie pourrait y nuire, pourquoi cherches-tu sans cesse à te rabaisser ? Pour qu'on te plaigne ? C'est légèrement pitoyable. »

« Ouais, c'est vrai que je raconte ma petite vie à tous les crétins que je croise et qui adorent me juger. Pas étonnant que tu sois au courant. »

Je me levai, me mis en sous-vêtements avant de plonger dans l'eau. J'en avait assez. Je ne voulais plus l'entendre me juger, plus l'entendre croire qu'il connaissait tout de moi. J'avais été à deux doigt de m'en prendre à lui. Kyliann se permettait trop de choses envers moi, il avait sûrement besoin d'une bonne correction.