Teddy ♣ Love the way you lie

« Teddy ! Ma chérie, nous devons te parler. » Ma mère était froide et d'habitude, elle n'était pas comme cela. Je la suivis donc dans le salon. Je compris tout de suite que la situation était grave quand je vis mon père assit dans le sofa. D'habitude, il n'était jamais là pour les discutions de famille, alors c'est que ça devait être très grave. Ma mère m'invita à m'asseoir. « Qu'est-ce qui se passe ? Quelqu'un est mort ? Vous allez divorcer ? » Ma mère eut un faible rictus et ses yeux commencèrent à se remplir de larmes. « Nous sommes réunis parce que nous devons t'apprendre quelque chose, Teddy et nous pensons que tu es en âge de comprendre la situation. » Mon père s'arrêta. Je les regardai avec scepticisme, alors que les larmes coulaient sur les joues de ma mère. En 12 ans, je n'avais jamais vue Stéphanie Lacroix-Rhodes, jeune photographe française de 35 ans, pleurer une seule larme. Soudain, mon père reprit la parole. « Teddy, tu n'es pas notre fille biologique. Ta mère et moi t'avons adopté, alors que tu n'avais que quelques heures. A l'époque, nous habitions à Paris et je venais d'apprendre que je ne pouvais avoir d'enfant. On a alors décidé d'adopter. Nous avons rencontré plusieurs jeunes filles qui n'avaient pas envie de garder leur bébé, mais aucune ne nous a convaincu. Finalement, on allait laisser tomber quand l'assistante sociale en charge de notre dossier nous a appelés pour nous dire que tu étais née. Ton père biologique venait de se retrouver, à 17 ans, père célibataire et il n'avait ni les moyens ni l'envie de s'occuper d'un bébé sans sa compagne décédée en te mettant au monde. Nous sommes allés le rencontrer et nous n'avons échangé que quelques paroles avant qu'il ne décide que nous serions les meilleurs parents pour toi. » Il s’arrêta de nouveau. J’étais sous le choc. Comment avait-il pu me mentir pendant tellement d’année ? Mon père biologique vivait-il toujours ? Avait-il refait sa vie ou vivait-il encore dans le souvenir de ma mère biologique disparue ? Je ne savais plus où j’en étais. J’avais l’impression de ne pas être à ma place ici. « Je…Je… » Les mots avaient difficiles de sortir de ma gorge et une boule se formait au fond. « Je vous déteste. » Des larmes de colère commencèrent à couler sur mes joues en feux. Comment avaient-ils pu me cacher ça pendant tant d’années ? « Ne nous en veut pas, Teddy. Nous t’avons sauvé de plusieurs années d’orphelinat. Nous n’avons fait que ton bonheur. As-tu déjà été malheureuse avec nous ? » « Oui ! » « Et quand ? » « Toutes ces fois où vous me laissiez seuls pour aller dans ces soirées où je n’étais pas invitées, toutes ces fois où petite, j’avais besoin d’un de vous deux pour me coucher, mais qu’aucun n’était là, trop omnibulé par son travail… » « Tais-toi ! Ce n’est pas vrai ce que tu racontes è ! Tu dis cela parce que tu es énervée ! » « Je vous déteste ! » Je me levai et courus dans ma chambre pour y pleurer toutes les larmes de mon corps.

« Mon amour ! Je suis rentrée. » Silence. « Emrys ? Où es-tu bébé ? » Toujours aucune réponse. Je dépose ma veste sur la porte manteau de l'entrée et pris le courrier que visiblement, Em n'avait pas pris le temps de ramasser. Intriguée par son absence, je me dirigeais vers notre chambre et c'est là que je compris. Emrys Dalton était parti sans me le dire. Ses affaires n'étaient plus dans le dressing et tout ce qui lui appartenait avait disparu. Comment avait-il pu partir sans me prévenir ? Pourquoi me laissait-il toute seule ? Je venais à peine de savoir que mon père et sa famille vivait aux Etats-Unis, alors c'était important pour moi qu'il me soutienne. Décidée à ne pas le laisser tomber, je lui téléphonai. Heureusement pour moi, il décrocha. « Emrys Dalton. » « Em, c'est moi, Teddy. Pourquoi t'es parti ? » « Ted ? Je...Je suis désolé, mais on peut plus se voir. » « Mais...mais pourquoi ? » « Parce que j'ai trouvé quelqu'un d'autres pour...m'amuser. » « Pour t'amuser ? Alors, nous deux... » « Nous deux, ce n'était qu'un jeu ma belle. D'ailleurs, tu es un très bon coup et c'est pour ça qu'on est resté si longtemps ensemble. 7 mois, tu te rends compte ? » « Un...Un... » Je n'en revenais pas. Comment pouvait-il dire ça ? Il m'avait encore dit hier que j'étais à lui. « Tu te fous de moi là, Emrys ? » « J'ai bien peur que non, bébé... » « Ne m'appelle pas « bébé », d'accord ? » Et sur ce, je raccrochai. Je me sentais co**e. Comment avais-je pu lui faire confiance ?